Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/408

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priété du maître. Le zemindar, considéré par rapport au ryot et à l’empereur, représentait encore ce qu’est l’homme d’affaires du propriétaire dans les pays où le système des métairies est employé. Dans ce système, en effet, le produit est partagé en nature ; le propriétaire a généralement un intendant ou homme d’affaires chargé de recevoir sa portion moyennant un salaire, salaire ordinairement proportionné à la valeur de la récolte, ce qui achève l’analogie. D’un autre opté, le zemindar jouissait pourtant ; nous le répétons, d’une autorité qui lui donnait quelques points de ressemblance avec le seigneur féodal.

Le zemindar exerçait la juridiction civile et criminelle dons les limites de son territoire. La cour criminelle qu’il présidait s’appelait phousdary ; là, il infligeait toute sorte de peines, et même des punitions capitales. Dans la cour civile, appelée andawlut, il décidait toutes les questions ayant rapport à la propriété, avec une amende de 25 p. 100 sur le sujet en litige, perçue à son profit. Aucune loi, que le Koran, les commentaires du Koran, les coutumes du pays, ne restreignaient son autorité. Dans les cas relatifs à la religion, les cadis ou les brahmes étaient appelés pour expliquer l’un la loi mahométane, l’autre la loi indoue ; leur opinion entraînait la décision. Dans l’origine, la décision des questions de revenus, aussi bien que celle des autres questions, avait été donnée aux zemindars ; vers l’année 1760,