Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/409

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la décision des questions fiscales leur fut enlevée et fut transférée dans chaque province à un officier appelé naïb-dewan ou député fiscal. Outre ces tribunaux de districts, deux cours criminelles siégeaient encore à la capitale ; l’une, présidée par le nazim, appeléeRoy Andaunlut, punissait les crimes capitaux ; les délits moindres ressortaient d’un magistrat nommé phousdar, mais avec faculté d’appel par les prévenus au nazim. Il s’y trouvait aussi une cour fiscale, présidée par le dewan ; celle-ci prononçait sur toutes les questions touchant au revenu, par conséquent toutes celles concernant les terres. Les causes purement civiles étaient jugées par une cour appelée Darago Andaunlut al Alea, à l’exception cependant de celles d’héritage et de succession : ces dernières réservées au cadi ou muphti. Enfin un officier, avec le titre de mohtesib, surveillait les poids et les mesures, et les autres détails de service.

L’empire présentait ainsi de singuliers contrastes dans ses institutions. Sur le trône le grand Mogol, descendant de Tamerlan, demeurait dépositaire, du moins en apparence, d’une autorité sans limites ; dans la province, des subahdars, ses représentants, administraient les grandes subdivisions de l’empire, au nom de l’empereur ; dans la décadence de l’autorité impériale, on les vit d’ailleurs non seulement s’installer à vie dans leurs charges, mais les transmettre à leurs enfants ; au-dessous, à côté d’eux, se trouvaient