Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/441

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que possible les dispositions qu’avait prises La Bourdonnais, ne doutant pas qu’elles ne fussent suivies du même succès. Les assiégeants essayèrent d’escalader la Ville-Noire, dont les murailles et les bastions étaient en fort mauvais état ; mais ils furent repoussés par un feu bien nourri, et lâchèrent bientôt pied. Le lendemain, les assiégés firent une sortie avec quatre cent soixante hommes et deux pièces de campagne. La vivacité du feu des Français étonna les troupes du nabob. Après avoir essuyé quelques décharges d’artillerie, elles se sauvèrent en désordre, abandonnant leurs tentes, leurs bagages, leur artillerie, et laissant soixante-dix morts sur le champ de bataille. Maphuzi-Khan, après avoir rallié avec grande peine une partie des siens, prit position à dix milles de la place ; alors ayant appris que les Français attendaient un renfort de Pondichéry, il décampa et alla s’établir à Saint-Thomé, ville autrefois riche et populeuse sous la domination portugaise, depuis lors pauvre et abandonnée. Les Français ne tardèrent pas à le poursuivre dans cette nouvelle direction. Maphuzi-Khan déploya ses troupes sur le rivage d’une petite rivière qui se trouvait entre lui et les Français, et dont il voulait leur disputer le passage. Les Français, sous les ordres de Paradis, passèrent la rivière à gué, essuyant le feu de l’artillerie du nabob qui ne leur fit aucun mal ; arrivés de l’autre côté, ils firent une décharge générale et abordèrent l’ennemi à la baïonnette. Les trou-