Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/440

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nais. La place fut remise effectivement à un officier de bravoure et d’expérience, nommée Paradis. Ces nouveaux arrangements mis à exécution, La Bourdonnais s’embarqua et reprit la route de Pondichéry ; il nie s’y arrêta que peu de jours, en repartit à la tête de sept vaisseaux, dont plusieurs avaient beaucoup souffert par la tempête, et regagna l’île de France dans le mois de décembre ; peu après, quittant cette colonie florissante tirée d’un désert par ses talents et son habileté, il s’embarqua pour la France.

Le nabob n’avait pas tardé à comprentdre que la promesse de Dupleix de lui rendre Madras n’était qu’une ruse pour l’empêcher de secourir les Anglais ; il résolut de s’en venger en mettant à son tour, et pour son propre compte, le siège devant Madras. Les Européens n’avaient pas encore eu l’occasion de montrer la supériorité de leurs armes sur les indigènes ; en général, ils affichaient la soumission et le respect le plus profond pour le grand Mogol. Le nabob interprétait naturellement cette conduite comme la reconnaissance tacite de leur infériorité à l’égard des puissances du pays. Il envoya contre Madras une armée de dix mille hommes, sous les ordres de son fils Maphuzi-Khan. Le commandant de Madras, Paradis, avait reçu de Dupleix l’ordre de différer autant que possible à commencer les hostilités. Cette inaction parut à Maphuzi-Khan un effet de la crainte, et l’enhardit encore. Il approcha de la place, en imitant autant