Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/448

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miné les moyens de défense de l’île, il crut devoir renoncer à tout projet d’attaque. Il continua sa route pour la côte de Coromandel, et, à la hauteur du fort Saint=David, opéra sa jonction avec l’escadre de l’amiral Griffin. Les deux escadres réunies formèrent l’armée navale la plus considérable qu’on eût encore vue dans les mers de l’Inde : elle ne comptait pas moins de trente vaisseaux, dont le moindre portait cinq cents tonneaux, et dont treize étaient de haut bord. Le major Lawrence, officier jouissant d’une grande réputation de bravoure et d’habileté, était arrivé récemment d’Angleterre ; sa commission lui donnait le commandement supérieur de toutes les forces de la Compagnie. À ce moment les Anglais, pleins d’ardeur, se montraient impatients d’aller venger sur Pondichéry la chute de Madras. Des préparatifs déjà faits au fort Saint-David mirent l’amiral à même de commencer ses opérations. Les vaisseaux jetèrent l’ancre à deux milles de Pondichéry ; l’armée de terre, composée des troupes déjà dans l’Inde, renforcée par le détachement arrivé sur la flotte, s’occupa de l’investissement de la place. Les renseignements possédés par l’amiral sur les localités étaient fort incomplets ; le fort d’Ariancopang, qui se trouvait sur le chemin de l’armée, n’était connu d’aucun officier, d’aucun soldat ; l’amiral résolut pourtant de l’enlever de vive force avant de continuer sa route. L’escalade fut repoussée, avec grande perte de la part des assaillants ; l’amiral se décida alors à un siège ré-