Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/449

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gulier. Les Français, comprenant tout l’avantage de gagner du temps, étaient décidés à se défendre jusqu’à la dernière extrémité : à l’aide d’un petit corps de cavalerie campé dans le voisinage, et qui se joignit à eux, ils firent une sortie heureuse. Les gardes et les travailleurs des tranchées, n’ayant pour la plupart aucune habitude de la guerre sur terre, quittèrent leurs postes en désordre ; le major Lawrence et trois autres officiers supérieurs, s’efforçant de rallier les fuyards et d’arrêter l’ennemi, furent faits prisonniers. Le siège allait être levé, lorsqu’un magasin à poudre prit feu dans l’intérieur du fort et tua ou blessa une centaine d’hommes, grande perte pour une garnison de moins de trois cents. Le commandant d’Ariancopang se décida à l’évacuer ; après avoir fait sauter les fortifications, qu’il avait pris la précaution de faire miner, il se retira en bon ordre sur Pondichéry, ne laissant à l’ennemi qu’un monceau de ruines.

L’amiral demeura cinq jours entiers à Ariancopang, il employa ce temps à relever autant que possible les fortifications écroulées ; il voulait y mettre une garnison, pour faciliter ses communications avec la flotte pendant la durée du siège. D’après l’avis des ingénieurs, l’amiral se décida à attaquer Pondichéry par le nord-ouest. Le 30 août, les tranchées furent ouvertes à quinze cents verges de la place, distance double de celle où elles le sont d’ordinaire ; le jour suivant, un détachement de 150 hommes fut se loger à cent verges au-delà.