Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/462

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pension annuelle de 4,000 roupies. Les Anglais promettaient, de leur côté, d’empêcher toute nouvelle entreprise de la part de Sahojee ; pour mieux tenir leur promesse, ils l’emprisonnèrent, devenant ainsi les geôliers de celui dont ils venaient de soutenir les prétentions au trône.

Le roi de Tanjore se montrait d’autant plus disposé à accorder aux Anglais ce qu’ils pourraient demander que des événements récemment arrivés dans le Carnatique attiraient toute son attention de ce côté. Depuis 1741, Chunda-Saheb continuait de demeurer prisonnier des Mahrattes, incapable qu’il était ou feignait d’être de satisfaire à leurs exigences pour sa rançon. Les principaux habitants d’Arcot, dont l’affection pour la famille de leurs anciens nabobs subsistait encore, et qui en même temps haïssaient Anwar-Odean, tournèrent peu à peu les yeux sur lui, tout prisonnier qu’il fût. Au yeux du peuple, c’était le seul homme de la famille des anciens nabobs susceptible de devenir un adversaire redoutable au nouveau. Il avait en effet du courage, de la résolution, de l’habileté, de l’élévation d’esprit ; et chose plus rare encore, ne faisait pas grand cas de l’argent. Tous ces sordides moyens employés par les princes indous pour grossir leurs trésors lui étaient étrangers. Cette disposition des esprits en faveur de Chunda-Saheb n’échappait point à Dupleix. En pesant l’ensemble des circonstances où se trouvaient les Anglais et les Français, Dupleix avait compris d’un autre côté que