Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/463

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le commerce de l’Indostan ne méritait pas l’attention exclusive de la France, ni même des Européens ; les frais en absorbaient le profit et bien au-delà. Mais la connaissance du caractère efféminé de ces princes et de leur situation politique respective lui suggéra une idée toute nouvelle et qui devait être féconde ; ce fut de s’allier à quelques uns de ces princes ; de seconder leurs intérêts ; et de s’en faire récompenser, soit par des districts cédés par eux, soit par des conquêtes faites en leur nom. Ces idées une fois adoptées, Dupleix comprit l’avantage pour les Français de se faire un allié d’un homme du caractère de Chunda-Saheb. Comme des relations épistolaires avaient toujours subsisté entre eux par l’intermédiaire de la femme de ce dernier, demeurée à Pondichéry, il leur fut facile de s’entendre. Dupleix s’engagea auprès des Mahrattes pour la moitié de la somme qu’ils demandaient pour la rançon du prisonnier ; celui-ci fournit l’autre moitié et devint libre. Profitant de la circonstance, les Mahrattes lui fournirent en outre un corps auxiliaire de 3,000 hommes, dont il s’engageait à fournir la solde.

Chunda-Saheb, à la tête de ces troupes, quitta sa prison de Sattarah au commencement de l’année 1748. Son projet était de lever de l’argent et des soldats çà et là ; jusqu’à ce qu’il se crût assez fort pour attaquer le nabob du Carnatique. À l’époque du siège de Pondichéry ; il se trouvait sur