Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/473

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gnage de sa bonne volonté, envoya 120 hommes à Tritchinopoly. La flotte anglaise partit le 21 octobre du fort Saint-David, ne laissant que 300 hommes pour renforcer la garnison, et fit voile pour l’Angleterre. Dupleix crut que l’amiral s’éloignait de la côte uniquement pour éviter le changement de mousson ; l’idée ne lui vint pas qu’il abandonnât l’Inde dans un moment aussi critique. Toutefois Dupleix se disposa à tirer le meilleur parti possible de l’absence, même momentanée, de la flotte. Il fit à Chunda-Saheb les sollicitations les plus pressantes d’attaquer Tritchinopoly, et ne cessa de lui représenter combien c’était chose périlleuse que de le laisser dans les mains de Mahomet-Ali. Chunda-Saheb le promit, mais il ne tint pas cette promesse ; il craignait que le siège de Tritchinopoly ne traînât en longueur, et que faute de paie une partie de ses troupes ne désertât ; car ses finances étaient dans le plus mauvais état, ce qu’il voulait cacher à Dupleix, craignant, fort à tort, que cet aveu ne refroidit le zèle de ce dernier. Chundah-Saheb et Murzapha-Jung se décidèrent, en conséquence, à attaquer d’abord Tanjore, dont ils espéraient venir à bout beaucoup plus promptement. Le roi de Tanjore, effrayé de l’orage qui le menaçait, se hâta de s’enfermer dans sa capitale. Des négociations commencèrent immédiatement entre lui et Chunda-Saheb : il s’agissait de fixer la somme des tributs arriérés réclamés par ce dernier ; mais le roi de Tanjore, tout en feignant une grande terreur des armes de Murzapha-Jung et de Chunda-Saheb, ne