Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/474

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cherchait qu’à gagner du temps ; le mois de décembre arriva que rien n’était encore conclu. Le roi de Tanjore employa ce temps à une double correspondance avec Nazir-Jung et Mahomet-Ali, qu’il sollicitait vivement de venir à son secours ; il demandait aussi du secours aux Anglais, qui, persistant dans leur indécision, se bornèrent à lui envoyer une vingtaine d’hommes. Dupleix, mécontent de la tournure que prenaient les choses, écrivait lettres sur lettres à Chunda-Saheb ; il lui démontrait avec plus d’insistance que jamais la nécessité de commencer sans délai le siège de Tritchinopoly. Prenant un parti décisif, il ordonna au corps français qui accompagnait l’armée de Chunda-Saheb de commencer les hostilités ; les Français s’emparèrent alors de trois redoutes élevées près de la ville. Le roi effrayé s’empressa de rouvrir des négociations ; puis, le danger passé, il eut recours à de nouveaux retards, à de nouveaux délais. Les Français, irrités de sa mauvaise foi, firent une nouvelle attaque et s’emparèrent de l’une des portes de la ville ; quoiqu’ils n’eussent point pénétré dans l’intérieur, le roi se hâta de conclure un arrangement définitif avec Chunda-Saheb. Il s’engagea à payer à ce dernier 7 millions de roupies, comme montant de son tribut au nabob du Carnatique, et 200,000 comptant aux troupes françaises ; il céda de plus aux Français quatre-vingts villages aux environs de Karical, où les Français avaient élevé un fort douze ou quinze ans avant cette époque.