Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/475

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Cependant Nazir-Jung s’était d’abord avancé dans la direction de Delhi, où l’empereur l’avait fait sommer de se présenter ; mais, sur un contre-ordre il avait rétrogradé : il avançait alors en toute hâte contre Murzapha-Jung et Chunda-Saheb. Ces derniers étaient encore sous les murs de Tanjore, car le roi multipliait les prétextes et les retards pour ne pas payer la somme promise. À la nouvelle de l’arrivée de Nazir-Jung, Murzapha-Jung et Chunda-Saheb se hâtèrent de lever le camp, et se réfugièrent sous les murs de Pondichéry. Dupleix ne négligea rien pour raffermir le courage de ses alliés, qui en ce moment commençait à chanceler : il avança 1,250,000 livres de son propre argent pour solder les troupes, et en promit davantage ; il porta jusqu’à 2,000 hommes le corps de troupes européennes qu’il entretenait dans l’armée de Chunda-Saheb. De son côté, Nazir-Jung, à peine entré dans le Carnatique, somma Mahomet-Ali de quitter Tritchinopoly et de venir se joindre à lui ; il sollicita auprès des Anglais l’assistance d’un corps de troupes européennes ; il ordonna à tous les nabobs, chefs ou commandants de forts ou de districts, d’envoyer leur contingent de troupes au fort de Gingee, à trente-cinq milles au nord-ouest de Pondichéry ; lui-même s’y trouva vers le milieu du mois de mars, à la tête de son principal corps d’armée. Nazir-Jung se trouvait alors à la tête de 300, 000 hommes, dont plus de la moitié cavalerie ; il traînait à sa suite 800 piè-