Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/49

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patrie devinrent alors une bien tardive récompense.

Ce grand spectacle de la puissance anglaise dans l’Inde réclame encore notre attention par bien d’autres côtés ; ce n’est pas seulement par elle-même que l’Inde anglaise doit devenir le but de nos études ; c’est aussi par ses rapports avec l’histoire générale du monde, avec la situation politique de l’Europe. L’Orient et l’Occident, qui depuis l’origine des âges ont été liés par mille rapports mystérieux, tentent de s’unir dans une dernière étreinte. À l’origine des âges et long-temps avant les temps historiques, les races auxquelles appartient aujourd’hui l’Europe se sont mises en route d’Orient en Occident ; du pied de l’Himalaya franchissant avec une activité incessante déserts, fleuves et montagnes, elles sont arrivées jusqu’aux bords de la Méditerranée, qui ne les a pas arrêtées ; elles se sont déployées sur les rivages de l’Océan, depuis la péninsule libérienne jusqu’aux extrémités des îles Britanniques et de la Scandinavie ; immense trajet pendant lequel s’est perdu pour elle tout souvenir de leur point de départ, toute mémoire de la patrie primitive. Bien des siècles s’écoulent dans un oubli réciproque, mais un moment arrive où l’inquiète activité de l’Europe se tourne de ce côté ; à l’époque des croisades elle s’y précipite tout entière. L’Orient et l’Occident viennent se heurter à l’en-