Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/55

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symptômes de cet avenir. La philosophie du xviiie siècle se serait trouvée incapable de comprendre l’Orient, que d’ailleurs elle ignorait ; en même temps, on ne saurait imaginer aucun des grands systèmes philosophiques ou historiques de l’Allemagne en en retranchant cet élément. Quand il sera complètement à notre disposition ; quand l’Orient intellectuel nous sera aussi accessible que l’est aujourd’hui l’antiquité : alors tout ce qui a paru çà et là sur la terre, de croyances, de traditions, d’idées, se trouvera rassemblé : la science devra tenter de le reconstituer en un tout grandiose et complet. À Rome, le voyageur s’assied sur les débris des murs cyclopéens, d’où il rêve à la mystérieuse histoire de l’Orient ; le fantôme de la Rome ancienne et de ses mille ans de conquêtes, allant aboutir à l’empire du monde, se dresse sous ses pas, au milieu des solitudes du Capitole ou du Colysée ; puis viennent les magnificences de Saint-Pierre, l’empire non moins merveilleux du christianisme. L’Orient, l’antiquité, le monde moderne, viennent de la sorte se confondre au sein de sa pensée, en la majestueuse unité de la ville éternelle.

Le moment est donc venu de nous occuper de l’Orient, nous le disions tout-à-l’heure ; encore un moment dans la vie des peuples, et Bombay,