Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/77

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seignements à la cour de Portugal ; ils se trouvèrent en partie conformes aux relations de Marco Polo, Vénitien, qui déjà avait visité le pays. La cour de Portugal comprit l’avantage de se mettre en rapport avec l’empire chinois ; elle y envoya une escadre et une ambassade. Arrivée aux îles voisines de Canton, l’escadre fut promptement entourée de jonques chinoises qui venaient la reconnaître. Ferdinand d’Andréade, qui la commandait, laissa visiter ses vaisseaux sans opposition ; il fit part aux mandarins du sujet qui l’amenait. L’ambassadeur Thomas Perès et sa suite furent aussitôt dirigés sur Pékin. La grandeur des villes, la multitude des villages, les nombreux canaux qui arrosent la campagne, la culture variée des champs, la richesse des costumes, les manières des gens du peuple étaient pour les Portugais un spectacle aussi nouveau qu’inattendu, et qui les frappa d’un indicible étonnement. L’ambassadeur trouva la cour de Pékin bien disposée en faveur de sa nation, dont la renommée remplissait alors tout l’Orient. La conduite prudente et habile de Ferdinand d’Andréade ajoutait à ces dispositions. Pendant que l’ambassadeur s’acheminait vers Pékin, il parcourait les côtes et faisait le commerce, se montrant facile, conciliant, livrant ses marchandises à un prix inférieur à leur valeur réelle. Au moment de quitter un port, il faisait sommer, par des crieurs publics, tous ceux qui auraient à se plaindre des Portugais de se présenter : il promettait bonne et prompte satisfaction.