Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/90

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de la Sonde. Là les campagnes étaient couvertes de poivre dont il remplit ses vaisseaux à vil prix. À Java, Houtmann se brouilla avec les Portugais, leur livra quelques combats dont il sortit victorieux, et ramena sa petite flotte en Hollande. Il s’était fait accompagner d’un pilote de Guzerat parfaitement versé dans la connaissance des côtes et des mers de l’Inde.

Ce premier succès enhardissant les négociants d’Amsterdam, leur inspira le projet d’un établissement permanent à Java, établissement qui devait leur assurer le commerce du poivre et les mettre en relation avec la Chine et le Japon. Huit vaisseaux, sous les ordres de Van-Neck, se rendirent dans cette île ; il leur fallut tour à tour combattre et négocier. De la l’amiral fit voile pour les Moluques avec quatre de ses vaisseaux, tandis que les autres retournaient en Europe chargés d’épices précieuses. Il établit des comptoirs dans la plupart de ces îles, fit des traités avec les chefs, et revint en Europe. L’ardeur des spéculations maritimes, excitée par ce dernier succès, prit un nouvel essor ; des associations destinées à exploiter ces nouvelles branches de commerce, se formèrent dans un grand nombre de villes de Hollande. Trop multipliées, elles se nuisirent les unes aux autres. Chacune d’elles se trouvait dans l’impossibilité de se défendre contre l’ennemi commun, les Portugais ; chacune se trouvait encore sans cesse au moment de succomber sous le poids de la concurrence