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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/128

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se trouvèrent en vue de la flotte française, encore dans la rade de Pondichéry. Sur les instances de Lally, celle-ci leva l’ancre ; mais, quoiqu’elle eût l’avantage du vent, au lieu de courir aux Anglais, se dirigea vers le fort Saint-David, où elle arriva le soir de la capitulation. Plus mauvais marcheurs, les Anglais tombèrent sous le vent jusqu’à Alamparva, où l’amiral apprit la perte du fort Saint-David, et comme son escadre manquait d’ailleurs de vivres et d’eau, cette nouvelle le décida à entrer dans la rade de Madras pour se ravitailler ; mais la ville n’était guère en mesure de subvenir aux besoins de sa flotte, et deux mois se passèrent avant qu’elle ne fût en état de reprendre la mer. Admirons ici un de ces singuliers hasards qui président aux choses de ce monde ! 3 vaisseaux de la Compagnie, chargés d’argent, de marchandises et de munitions, et destinés pour le Bengale où ils arrivèrent le 3 juillet, s’étaient d’abord vus contraints par la mousson de descendre jusqu’à Achem. L’amiral français, après avoir touché à Saint-David, avait eu le projet de faire voile au midi, et d’aller croiser à la hauteur de Ceylan ; mais sur l’avis d’un conseil moitié civil, moitié militaire, Lally le somma de l’aider dans l’entreprise qu’il préparait alors contre Madras. L’amiral obéit, et vint mouiller dans la rade de Pondichéry. L’exécution du premier projet l’eût rendu infailliblement maître des vaisseaux destinés pour le Bengale, où se trouvait tout ce qui manquait alors aux Français pour attaquer Ma-