Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/11

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ments relatifs à son administration. L’amiral sir Robert Harland avait reçu à son départ d’Angleterre l’instruction positive d’éviter toute contestation avec la Compagnie ; mais il y a des difficultés qui tiennent aux situations, non aux personnes. D’un autre côté, les prétentions du nabob vis-à-vis de la Compagnie avaient reçu à cette époque un encouragement considérable. Sir John Lindsay et le général Eyre Coote ayant été nommés chevaliers du Bain ; le roi d’Angleterre fit prier le nabob de vouloir bien le suppléer pour la réception de ces nouveaux chevaliers ; une instruction détaillée sur la manière d’accomplir cette cérémonie accompagnait cette prière. Dans cette circonstance le nabob était donc mis, encore une fois, de pair avec le roi d’Angleterre ; les employés, quels qu’ils fussent, de la Compagnie, reculaient au contraire au rang de simples marchands, sujets de l’un de ces princes et tolérés dans les États de l’autre. Le conseil n’en luttait pas moins de toutes ses forces contre ces prétentions : il avait toujours pensé, écrivait-il à la cour des directeurs, qu’outre l’autorité qui lui avait été confiée par la Compagnie ; il avait aussi une autorité qu’il tenait du roi et de la nation. Il ajoutait avec toute raison : « La croyance à cette opinion a seule fondé notre influence et notre autorité dans l’Inde ; c’est par cette croyance que vos employés ont pu, à l’aide de beaucoup d’efforts, vous acquérir dans ce pays richesse et pouvoir. »

Dans le mois de février 1771, le rajah de Tanjore