Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/10

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au Bengale sur ce qui s’était passé en circonstance semblable. Le brigadier-général Smith remplit provisoirement les fonctions de général en chef ; Coote, irrité, abandonna Madras, se rendit à Bombay, de là à Bassorah, et enfin en Angleterre en passant par la France. Le conseil et le nabob, le conseil et le commissaire royal ne vivaient pas en meilleure intelligence ; tous les rouages de cette vaste machine de gouvernement ne s’engrenaient les uns dans les autres qu’avec beaucoup de difficulté. Le conseil se plaignait de cette situation à la cour des directeurs dans les termes les plus amers ; celle-ci répondit : « Qu’elle voyait avec inquiétude l’animosité toujours croissante entre le nabob et la Compagnie, qu’elle ne se croyait pas en droit de se prononcer sur la conduite des serviteurs de la couronne ; mais qu’elle faisait tout ce qui lui était possible, en approuvant hautement la ligne suivie par les siens, en sanctionnant toutes les mesures qu’ils avaient jugé convenable de prendre dans l’intérêt de leur propre dignité et de l’indépendance de la Compagnie : indépendance, ajouta-t-elle, dont la base était tout aussi élevée que celle d’un commissaire du roi, puisqu’elle reposait sur des chartes royales confirmées par des actes répétés du Parlement. »

Jusqu’à un certain point, le ministère donna lui-même raison à la Compagnie contre sir John ; quoique en termes obscurs et mesurés, il semblait désapprouver la prétention de ce dernier de forcer le conseil à produire les papiers et docu-