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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/248

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Cependant le carnage continue, et peut-être ne se serait-il pas sauvé un seul homme du corps anglais, si M. de Lally, indigné de ce massacre, ne s’était précipité de toute la vitesse de son cheval à la rencontre de Hyder. L’ayant rejoint, il lui fait les plus fortes représentations sur cette barbarie ; il se porte pour garant qu’il n’est pas un seul de ses soldats qui ne soit disposé à devenir le vengeur de ces malheureux guerriers ; il le menace de le quitter à l’instant avec tous ses Français s’il continue à souiller sa victoire. Hyder, qui d’ailleurs n’était point cruel, ordonne de cesser cette boucherie. 250 Européens et environ 1,000 Cipayes étaient encore debout, sanglants, mutilés, épuisés de fatigue ; 2,000 morts ou blessés jonchaient le champ de bataille.

Après sa victoire, Hyder se rendit à Damul, à 6 milles environ du champ de bataille ; le jour suivant il rentra dans son camp, où ses tentes étaient encore dressées, d’où son bagage n’avait pas été mis en mouvement pendant cette courte expédition. Le général Munro quitta enfin Conjeveram, où ses vivres n’étaient plus assurés. Cette provision de riz qu’il voulait conserver avant tout, et pour laquelle il s’était tellement hâté de retourner dans ce lieu, n’avait pu fournir qu’à la consommation d’un seul jour. Il se dirigea sur Chinglaput, qu’il atteignit le jour suivant. Sa retraite se fit avec beaucoup de précipitation ; une partie de son artillerie et de ses bagages tomba entre les mains de la ca-