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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/313

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corps d’armée attendait ses ordres, mais celui-ci ne répondit pas.

Le conseil suprême était résolu de tirer meilleur parti du rajah. Personnellement Hastings n’aimait pas ce dernier ; il était irrité des délais, d’ailleurs assez naturels, apportés par lui au paiement des subsides exigés ; il résolut de couper court à tous ces retards. « J’étais décidé, dit-il, à tirer des fautes du rajah les moyens de venir au secours de la Compagnie ; en un mot, j’étais décidé à lui faire acheter chèrement son pardon, ou à en tirer du moins une sévère vengeance. » Le rajah, informé de l’orage qui grondait sur sa tête, essaya de le détourner : il fit offrir au gouverneur-général une somme de 20 lacs de roupies pour les services publics. L’offre fut dédaigneusement rejetée : on demandait 50 lacs. À la même époque, ce qui ajoutait à ses dangers, le nabob d’Oude offrait à la présidence du Bengale une somme d’argent plus forte encore, à condition qu’il lui fût permis de s’emparer des États du rajah. C’est au milieu de ces circonstances que le gouverneur-général, abandonnant momentanément le siège du gouvernement, se mit en route pour Benarès. Il quitta Calcutta le 7 juillet 1781 ; le rajah, aussitôt qu’il en fut informé, se porta au-devant de l’hôte qui lui arrivait. Après avoir offert ses hommages au gouverneur-général dans les termes les plus humbles et les plus respectueux, il demanda une audience confidentielle, « où il manifesta, dit Hastings, beaucoup de chagrin en entendant que