Aller au contenu

Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/321

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce dernier, il exprimait beaucoup de chagrin de l’attaque faite par le peuple sur la garde qui l’entourait, il parlait de tout son regret pour le sang qui avait coulé, il protestait de son innocence à l’égard de ces sanglants événements. Il les attribuait au hasard, à la violence habituelle, à la multitude, à l’insolence de quelques agents anglais. Il terminait en se disant disposé à se soumettre immédiatement à toutes les conditions qu’il plairait au gouverneur-général de lui imposer. Plusieurs autres lettres du rajah, écrites dans le même sens, suivirent celle-là. Ne se contentant pas d’écrire, il fit répéter les mêmes choses au gouverneur-général par tous ceux à qui il supposait quelque influence sur son esprit, entre autres par Cantoo-Baboo, le secrétaire particulier de Hastings, par Hyder-Bey-Khan, un des ministres du nabob-visir. Hastings ne croyant pas à la sincérité du rajah, ne voulut prêter l’oreille aucune de ces ouvertures, il ne fit aucune réponse. Alors le rajah rassemble ses forces, il publie un manifeste où il expose sa propre conduite et celle des Anglais ; il en appelle à tous les princes de l’Inde, dont, selon lui, il défend la cause aussi bien que la sienne ; il se vante d’avoir amené les Anglais sur le bord de leur ruine. Malgré la hardiesse de cette démarche, s’abstenant de toute agression, il se contenta pourtant de se mettre sur la défensive ; dans ses lettres à Hastings, il persistait même à protester de son désir de la paix. Ce dernier, sans se laisser arrêter par ces protestations