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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/339

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que sur les côtes de l’Arabie-Heureuse ; le 26 novembre, elle mouilla dans la baie de Morabad. Enfin le 6 décembre, les vaisseaux de guerre ayant à bord le général Meadows et le colonel Fullarton mirent à la voile pour rejoindre l’escadre de l’amiral Hughes ; les autres vaisseaux de transport, avec quelques troupes à bord, laissèrent Morabad le 9 décembre, et arrivèrent à Bombay le 22 janvier 1782. L’escadre française, de son côté, avait mis à la voile le 7 décembre, sous les ordres du comte d’Orves ; elle était composée de 11 vaisseaux, 3 frégates et 3 corvettes ; un corps d’armée de terre était réparti sur huit bâtiments de transport portent aussi de l’artillerie et des munitions. Le 19 janvier un vaisseau de guerre, l’Annibal, chassé par l’escadre anglaise, fut pris après un assez court combat. L’amiral d’Orves, atteint d’une maladie fort grave, n’avait entrepris cette campagne que par excès de zèle et de dévouement : son mal redoubla ; le 3 février, il remit le commandement à Suffren, et le 9 expira en pleine mer, au milieu de son escadre. Belle mort pour un amiral, d’un héroïsme plus calme et peut-être plus admirable que la mort de tant de généraux frappés dans la chaleur et l’animation du combat. Que de force de tête et de cœur n’avait pas été nécessaire dans ce corps affaibli, pour venir ainsi chercher ce paisible trépas à 3,000 lieues de sa patrie, au milieu de son escadre, en face de l’ennemi, entre deux combats, au milieu de circonstances qui supposent toute l’énergie de