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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/387

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leurs forces Allah gâr (Dieu nous est ami), ils se précipitèrent en avant, et, après un grand carnage, chassèrent ces Nazaréens sans foi de l’éminence qu’ils occupaient. Ils firent beaucoup de prisonniers, et poursuivirent les fugitifs jusqu’aux portes mêmes du fort ; ils s’y maintinrent jusqu’au moment où je pus, avec l’aide de Dieu, les couvrir d’un retranchement. Dans le cours des deux jours suivants toutes choses étant préparées, j’investis la place et j’élevai deux batteries. Le premier jour, un feu très vif eut lieu de part et d’autre ; le second jour, les canonniers de Hydery servirent les pièces de telle sorte que dix canons du fort furent démontés, leurs affûts brisés en morceaux, et bon nombre de Nazaréens envoyés en enfer. À la fin, les Nazaréens abandonnèrent toutes leurs pièces ; ils n’osaient plus se montrer sur les remparts. Mais moi j’élevai trois autres batteries, j’y plaçai six mortiers au moyen desquels je lançai de grosses pierres ; voyant cela, ces Nazaréens sans foi creusèrent des tranchées dans l’intérieur du fort, et ils y cherchèrent un abri.

« À cette époque commencèrent les pluies, qui durent six mois dans cette contrée ; malgré leur violence, à la fin du deuxième mois j’avais poussé mes approches jusqu’au bord du fossé entourant le fort. Les assiégés firent deux sorties à l’heure de minuit. À la première de ces sorties, je me trouvais près de la tranchée, dans une maison où je m’étais provisoirement établi : entendant un bruit de mous-