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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/388

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queterie plus fort que de coutume, je me hâtai à travers le brouillard et la pluie, pour arriver au secours de mes gens employés dans la tranchée ; je les repoussai, et je dis aux sirdars de l’armée Usud-Ilhye, qu’avec l’assistance de Dieu je voulais prendre une revanche le jour suivant, que je prétendais, dès le lendemain, couper les têtes de ces chiens maudits au-dedans de leurs murailles, derrière leurs fossés, avec mes seuls fantassins[1], et cela à l’heure où le soleil serait au méridien, non comme eux, qui s’étaient glissés vers nous pendant la nuit, à la façon des voleurs. En conséquence, sous l’assistance de Dieu et la protection du prophète, je formai un détachement de 30 soldats Ehshâm[2], je leur adjoignis 20 autres hommes vraiment hommes, et, les divisant en deux corps, j’envoyai l’un, au nombre de 25 hommes, contre la batterie de la porte dans l’après-midi, et l’autre, en même nombre dans le fossé. Là, ces deux détachements, attaquant à l’improviste ces infidèles, coupèrent au-delà de quarante têtes à ces chiens aux pensées impures ; ceux qui échappèrent au tranchant du glaive s’enfuirent çà et là comme des poussins effrayés, se traînant et rampant pour gagner quelque cache obscure. Pendant ce temps, les hommes de Usud-Ilhye, semblables à des lions,

  1. L’infanterie était la troupe la moins estimée dans les armées mogoles ; c’est en signe de mépris de l’ennemi que Tippoo parlait ainsi.
  2. Sorte de soldats d’élite.