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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/391

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trou qu’elles garnissent d’une couche de feuilles de l’arbre appelé teck ; feuilles couvertes d’aspérités, qui enlèvent l’épiderme dès qu’on s’en frotte, et font couler le sang. Or, c’est sur cette couche qu’est déposé l’enfant jusqu’au retour de la mère, qui n’a lieu que le soir. Dès le cinquième ou le sixième jour de sa naissance, on l’habitue à prendre des aliments solides ; il est lavé tous les matins dans la rosée très froide qui baigne les plantes. Il est ainsi abandonné tous les jours, seul et tout nu, exposé au soleil, au vent et à la pluie, jusqu’à ce qu’il soit en état de marcher. Leur religion consiste dans le culte de certains fétiches. Quelques unes de ces peuplades, un peu plus rapprochées de la vie sociale, habitent les forêts ; la principale occupation de ceux qui les composent est d’extraire le jus de palmier, dont ils vendent une partie et boivent le reste ; ils montent sur les arbres, eux et leurs femmes, avec une agilité qui le dispute à celle des singes. Les individus de ces castes vont nus, les femmes seules portent à la ceinture un petit morceau d’étoffe.

À son retour du siège de Mangalore, Tippoo rencontra sur son chemin une peuplade de ces sauvages. L’état de nudité dans lequel il les vit le choqua : les Musulmans sont de stricts observateurs de la décence et des convenances sociales, le moindre signe immodeste des femmes les choque en public. Le sultan fit appeler les chefs de la caste, il leur demanda pourquoi eux et leurs femmes ne se cou-