Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/40

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servé pour lui-même. Pour se donner quelques moyens de lutter contre eux, il leva une armée considérable. De leur côté, les brahmes ministres oublièrent leurs dissensions pour s’unir contre cet ennemi commun ; ses principaux officiers furent gagnés, séduits. Comme il commençait à sentir le besoin d’argent, il marcha au midi avec le dessein de lever sur Hyder et sur le nabob d’Arcot une partie du chout arriéré. Au moyen d’un arrangement avec Hyder, il lui céda pour 25 lacs de roupies les districts de Mugewarry, Hanscootah et Chunderdroog. Cette expédition achevée, il se mit en marche contre le nabob d’Arcot. Il apprit en chemin que les ministres mettaient une armée sur pied. Les forces du subahdar se joignirent aux leurs ; ils proclamèrent la grossesse de la veuve de Narrain-Row, et, sous prétexte de veiller à sa sûreté, l’enfermèrent dans le fort de Poorunder. Ragobah accourut : par la hardiesse et la prudence de ses mesures, il mit ses ennemis en fuite ; mais apprenant la défection de deux chefs considérables, Holkar et Seindiah, qui jusque là lui étaient demeurés attachés, il fut frappé de terreur, et quitta tout-à-coup son armée pour se réfugier à Guzerate. L’armée de Ragobah se dispersa : les deux chefs, soit qu’ils l’eussent déjà trahi, soit que l’état désespéré de ses affaires les engageât à le faire, se joignirent au parti des ministres. Le bruit fut répandu que la veuve de Narrain était accouchée d’un garçon, et tous les ministres ainsi que leurs parti-