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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/415

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qui restait aux indigènes fut renversée, annulée. En rendant compte de cet état de choses à la cour des directeurs ; le gouverneur-général et le conseil disaient : « Par les divers actes et les déclarations successives des juges ; il est évident que l’office de dewan tenu par la Compagnie est annulé ; que le gouvernement du pays est détruit ; que toute tentative de notre part pour exercer ou soutenir le pouvoir de cet office ou de ce gouvernement peut nous envelopper, nous et nos employés, dans une accusation de crime de haute trahison. » Ces paroles, malgré leur apparente exagération, ne contenaient que la vérité : Les juges n’en poursuivirent pas moins le même système de conduite : ils s’appelaient volontiers la cour du roi ; ils se délectaient, nous dit un témoin oculaire, à se faire appeler juges du roi (king’s judges). Comme la source d’où dérivait leur pouvoir, c’est-à-dire l’autorité royale, était fort supérieure à celle d’où le gouverneur-général et le conseil tiraient la leur, ils se mettaient eux-mêmes bien au-dessus de ces derniers dans la hiérarchie du gouvernement. La même considération imposait à la cour des directeurs : elle n’osa pas se hasarder à contrarier ou à révoquer aucune mesure prise par la cour suprême. Les directeurs se bornèrent à s’adresser au ministère.

La sujétion des zemindars à la juridiction de la cour ne pouvait manquer d’amener leur ruine, et menaçait de tarir la source même du revenu. Mais celle-ci ne se contentait pas détendre son pouvoir