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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/414

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doivent se hâtent de chercher à ne pas payer ; c’était par conséquent une ressource dangereuse à donner à ces peuples. En tant qu’elle exerçait les fonctions de dewan, la Compagnie avait à la fois : 1° la partie du gouvernement qui regarde la collection du revenu ; 2° en certains cas, l’administration de la justice civile. Les autres parties du gouvernement étaient réservées au nabob, entre autres la justice criminelle, sous la surintendance du naïb-dewan ou député du nabob, appointé pour cela par la Compagnie. Cette division ajoutait quelque sécurité à ce qui manquait aux indigènes. La cour suprême ne voulut point avoir égard à cette distinction ; le président de la cour dit, le 15 juin 1776 : « L’acte du parlement qui a institué la cour ne considère pas le nabob comme un prince souverain ; en conséquence, la juridiction de la cour doit s’étendre sur toute l’étendue de sa domination. » Quelques jours après, répondant à des objections précitées sur ce sujet par le gouverneur et le conseil, il ajoutait : « Quant à ce fantôme, cet homme de paille, Murabuck-al-Dowlah, c’est une insulte à la cour que de lui parler de sa souveraineté. Comme les représentations à ce sujet viennent du gouverneur-général et du conseil ; je ne puis les prendre du côté bouffon, mais, je l’avoue, je ne saurais le faire par le côté sérieux. » Par suite de cette prétention, cette partie du gouvernement et de l’administration de la justice, qui conservait encore quelque indépendance, seule protection