Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/46

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pagnie elle-même, qu’il est singulier que la réflexion ne s’en soit pas présentée à l’esprit du député-président. Depuis long-temps de violentes attaques étaient sans cesse dirigées contre Clive. Le gouvernement organisé par lui n’avait pas produit tous les avantages qu’il en attendait ; d’un autre côté, tous ceux qu’il avait arrêtés dans leurs désordres, tous ceux dont il avait redressé les torts ou détruit les espérances, à leur retour en Angleterre, étaient tout naturellement devenus ses ennemis. On sait d’ailleurs que la faveur publique est sujette à d’étranges retours. Clive saisit avec empressement cette occasion de répondre à toutes ces récriminations ; loin de s’en tenir là, à son tour il attaqua avec véhémence les directeurs et leurs employés. « J’attribue, disait-il, le mauvais état de nos affaires à ces quatre causes : le relâchement du gouvernement dans les mains de mes successeurs, la grande négligence de la part de l’administration, la conduite notoirement mauvaise des directeurs, les procédés violents et illégaux de la cour générale. »

Le bill présidé par le député-président fut perdu, pour employer le langage parlementaire, à la seconde lecture. Mais, comme il arrive souvent dans les assemblées délibérantes, un incident sortit de la discussion, qui devait avoir une tout autre importance qu’elle-même. Le colonel Burgoyne représenta l’inconséquence qu’il y avait de voter pour ou contre un bill avant d’avoir examiné d’abord le pays que