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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/509

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ministère de perfidie, de trahison ; ils déclarèrent que c’était avec la promesse formelle de son secours qu’ils avaient mis M. Burke en défi de produire ses charges ; que c’était dans cette confiance que l’accusé avait consenti à se présenter à la barre avec une défense incomplète parce qu’elle était prématurée. Ils attribuèrent ce changement de conduite à des motifs de la plus basse jalousie de la part du ministère. Quoi qu’il en soit, ce grand procès, qui devait remplir tant d’années, causer tant d’émotion en Angleterre, en demeura là pour cette session du parlement.

L’année suivante, le jour même de l’ouverture de la session, le 23 janvier 1787, Burke annonça son intention de donner suite aux résolutions prises l’année précédente contre Hastings. La chambre fit une nouvelle revue des principaux chefs d’accusation. Sheridan porta la parole : le sujet de son discours était la reprise des jaghíres des princesses d’Oude, la saisie de leurs trésors, et toutes les circonstances dont ces choses avaient été accompagnées. Il développa son accusation avec force, énergie, impétuosité ; le sarcasme, les figures, les épigrammes abondèrent dans sa bouche ; ce fut un de ses plus beaux discours. Dans un langage plus calme, Pitt ne fut pas plus favorable à l’ancien gouverneur-général. Il fit une distinction entre les jaghires ou dotation des terres des princesses, et leurs autres propriétés. Il pouvait concevoir quelques raisons, disait-il, de les priver de ces