Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/66

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tes. Par leurs traités précédents, les Anglais s’étaient engagés à défendre ce territoire contre les Mahrattes ; sir Robert Barker, à la tête d’un fort détachement, fut en conséquence immédiatement envoyé de ce côté. Il était important pour les Anglais d’empêcher les Mahrattes de s’établir au nord du Gange ; il l’était aussi de les empêcher de devenir maîtres du pays des Rohillas, ce qui leur donnait la facilité d’envahir Oude. La ville et le territoire de Oude se trouvaient enclavés, pour ainsi dire, dans leurs propres lignes de défense.

Les forces combinées des Anglais et du visir entrèrent ainsi dans le pays des Rohillas ; elles prirent position en face de l’armée des Mahrattes. Ceux-ci menaçaient à la fois la province d’Oude et celle de Corah ; un large détachement de leur armée, traversant le Gange, détruisit les cités de Morabad et de Sumbul, et continua de ravager le pays jusqu’à la fin de mars. Toutefois, aucune opération considérable ne s’ensuivit. La rivière était entre les Mahrattes et les Anglais : les premiers n’osaient pas la passer en face de l’ennemi, et le général anglais était décidé à ne pas prendre l’offensive. Dès le mois de mai, des troubles intérieurs, fréquents dans le gouvernement des Mahrattes, les contraignirent à retourner chez eux. Le départ permit au nabob-visir de s’occuper de la réalisation d’un projet qu’il méditait depuis long-temps ; c’était de s’emparer de la portion du pays des Rohillas située au nord de ses États, à l’est du Gange : il s’en ou-