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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/88

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mement sur le trône ; la députation qui fut envoyée près de lui dans cette occasion agit conformément aux règles de la justice, elle établit sur le trône le véritable héritier. Les membres de cette députation trouvèrent pourtant le moyen de transformer en révolution cette succession toute légale, c’est-à-dire d’en tirer le même parti ; ils n’eurent pas honte de s’enrichir dans l’accomplissement d’un devoir ordinaire. En tout cela, la conduite des membres du conseil est injustifiable ; ils connaissaient l’existence des serments qui prohibaient la réception de présents, en même temps qu’ils concluaient un marché pour s’en faire-donner. »

L’orateur se dispensait d’entrer dans l’examen du legs de Meer-Jaffier à Clive, transmis par la Begum : les papiers qui le concernaient n’étaient pas encore devant la chambre, mais il résultait des autres papiers que le montant des sommes reçues par Clive était de 2,000,000 de roupies, indépendamment de son jaghire. Il prétendait que cette somme fût remise à la Compagnie pour l’aider à payer ses dettes. Il revenait à flétrir la révolution de 1757, comme le modèle et l’origine de toutes les révolutions subséquentes. La vengeance publique devait donc remonter jusqu’à cette racine de tout le mal. « C’est en vain que l’on objecterait, continuait-il, le temps écoulé depuis lors, la cruauté de dépouiller un homme d’une fortune acquise avec bravoure, dépensée avec générosité. Si le temps peut justifier de semblables procédés,