Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/9

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

recteurs enjoignait à la présidence de ne rien entreprendre contre le rajah de Tanjore ; la difficulté de se procurer de l’argent pour le moment, les dispositions douteuses des Mahrattes et du subahdar, surtout la crainte que le rajah de Tanjore n’eût recours à Hyder, inspiraient ces pacifiques résolutions à la cour des directeurs. De son côté, le rajah de Tanjore se prétendait ruiné par les dépenses de la dernière guerre. Il se refusait à payer le moindre subside, ou sollicitait du moins un fort long délai pour se mettre en état de le faire.

Le conseil de Madras s’était brouillé avec sir John Lindsay, il le fut plus tard avec son remplaçant, il n’était pas mieux avec le major-général Eyre Coote, commandant en chef des forces de la Compagnie. Ayant voulu annoncer à l’armée la nomination de ce dernier, dans un ordre du jour général, il employa des expressions dont il s’était précédemment servi pour celle de Lawrence. Le général Coote fit des objections contre ces expressions ; elles impliquaient, suivant lui, une subordination trop absolue du pouvoir militaire au pouvoir civil. Le conseil fit alors la proposition de remplacer cet ordre du jour par des lettres particulières aux officiers commandants, où ceux-ci seraient prévenus qu’ils passaient, dès ce moment, sous les ordres du général Coote ; celui-ci refusa aussi ce moyen. Il signifia sa résolution de ne pas prendre le commandement au moins pour le moment ; il exigeait que des renseignements fussent d’abord demandés