Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/94

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mais ce qui m’est plus cher que les biens de la terre, mon honneur et ma réputation ! » Alors, Clive sollicita de l’indulgence de la chambre la faculté de s’étendre longuement sur la rectification de certains faits calomnieux. Il examina les différents chefs d’accusation énoncés par le comité ; il justifia tous ses actes civils et militaires, maintenant que sa conduite non seulement avait été légale, mais qu’elle était inattaquable ; il donna lecture des lettres du nabob au président et à lui-même, des lettres du comité aux directeurs ; les lettres enfin des directeurs au comité ; il entra minutieusement dans tous les détails les plus techniques des ses opérations, priant la chambre de remarquer qu’il avait passé son temps à l’école de la guerre et des camps, non dans celle des philosophes et des beaux esprits ; il arriva bientôt à insinuer que le mauvais état des affaires était le vrai motif de l’accusation dirigée contre lui, sur qui on voulait rejeter tout le blâme. Puis, prenant à son tour l’offensive, il dénonça le manque d’habileté des directeurs l’impardonnable négligence des administrateurs, comme la véritable cause des désordres dans l’Inde. Il blâma tour à tour, avec une ironique amertume, les nouveaux arrangements de la Compagnie avec le ministère ; et l’incurie des directeurs, abandonnant à des subalternes le soin des affaires. Puis il se plaignit de la fatalité qui l’avait conduit à consacrer son épée à la Compagnie, non à la couronne. « Je complimente lord North,