Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Munny-Begum, avait donné pour motifs, l’utilité qu’il y avait à abolir cet emploi ; la répugnance de la Compagnie à payer trois lacs de roupies à celui qui l’avait exercé ; l’affaiblissement que l’existence d’un emploi semblable causerait à l’autorité de la Compagnie ; enfin, le droit spécial de la Munny-Begum. d’exercer cet emploi en tant que veuve de Meer-Jaffier. Les commissaires s’attachèrent à combattre la validité de ces raisons, à faire ressortir la futilité de tous les motifs mis en avant par Hastings. Le premier de ces motifs, c’est-à-dire l’abolition de cet emploi, se trouvait contredit par une lettre du conseil à la Munny-Begum. Dans cette lettre il était dit : « Vous êtes incontestablement la maîtresse de confirmer ou de renvoyer qui vous voulez de ceux qui composent le service du nabob. Ils sont responsables de leur conduite, personne ne doit intervenir entre eux et vous. » Les fonctions de naïb-subah étaient donc loin d’être abolies. Le prétexte de la dépense était aussi dénué de fondement, puisque les mêmes sommes continuèrent à être payées à la Munny-Begum et à ses employés. Cet autre, que la personne qui administrait ce que Hastings appelait lui même les petits moyens du nabob pouvait devenir redoutable à l’autorité de la Compagnie, n’était-il pas d’une fausseté évidente, si évidente qu’il en était presque ridicule à alléguer ? Enfin le motif tiré du droit de la Munny-Begum à cette charge en tant que veuve de Meer-Jaffier, n’était-il pas également dénué de fondement ? elle n’était pas