Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/107

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témoignage. Les avocats de l’accusé objectèrent que la lettre était insérée dans la minute de la consultation du 13 mars, déjà écartée par la cour. Les lords se rangèrent à l’avis des avocats. Les commissaires proposèrent d’en appeler au témoignage de M. Francis (alors membre du conseil) sur le contenu de la lettre de Munny-Begum ; les avocats s’y opposèrent en disant : « Le témoignage écrit a plus de force qu’un témoignage parlé ; le témoignage écrit est écarté, donc le témoignage parlé ne doit pas être admis. » Les lords se réunirent à l’avis des avocats.

À l’arrivée à Calcutta des membres du conseil Clavering, Monson et Francis ; les comptes de la Munny-Begum en sa qualité de régente avaient été examinés par une commission ; il s’y trouva une somme dont l’emploi n’était pas justifié. La Munny-Begum déclara que cette somme avait été donnée à M. Hastings. D’autres papiers contenant des détails relatifs à l’envoi de cet argent, avaient été déposés par la commission devant le conseil de Calcutta. Ils avaient été enregistrés sans objection de la part de M. Hastings. Une copie signée par lui en avait aussi été envoyée aux directeurs. Les commissaires proposèrent la lecture de cette pièce ; elle fut repoussée par les avocats ; ils dirent que ces papiers ne pouvaient être un témoignage direct puisqu’il n’avait pas la garantie du serment et de la légalisation ; que de plus, ils ne constituaient nullement une preuve irréfragable, puisqu’il n’existait aucun acte