Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/108

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de M. Hastings à l’égard de ces papiers. Les lords en défendirent la lecture. Aussi, pointilleux, aussi casuistes dans l’accusation que les avocats dans leur défense, les commissaires répondirent en proposant la lecture d’une lettre de la Munny-Begum, scellée par elle, signée par elle, contenant les mêmes faits, et envoyée au conseil par l’intermédiaire de ceux qui avaient été chargés d’examiner les comptes. La Munny-Begum s’était trouvée, plus tard dans la dépendance absolue de M. Hastings, et ce témoignage n’avait pas été infirmé. Les commissaires prétendaient en conséquence que c’était là un acte de M. Hastings, quelque chose de fait par lui qui permettait de voir dans ce document un témoignage accidentel. Mais d’eux-mêmes et sans en être sollicités par les avocats, les lords s’opposèrent à ce que cette lecture fût faite. Ce n’était là, dit le lord chancelier qui leur servait d’interprète, qu’une action négative de la part de M. Hastings ; or, c’était une action positive qu’il fallait pour admettre un témoignage, accidentel. Les commissaires crurent voir dans cette déclaration un moyen de triomphe. Le major Scott, agent de M. Hastings, avait délivré au comité spécial de la chambre des Communes, une traduction de la lettre de la Munny-Begum. Le major Scott ayant des pouvoirs illimités pour M. Hastings, les commissaires prétendirent que c’était comme si M. Hastings avait lui-même agi. Les avocats objectèrent : Ce qui est fait pour un homme n’est pas fait par cet homme. Donc la