Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne fit autant d’impression que celle du lieutenant colonel Moorhouse, qui commandait l’artillerie. Il fut tué en voulant forcer la barricade. Il s’était élevé des rangs, mais la nature elle-même s’était plue à en faire un gentleman. Sans éducation, il s’était fait homme de science ; une carrière toute semée de faits honorables lui avait valu la considération générale, son aimable caractère l’attachement de tous. Les regrets du général, ceux du gouvernement, sont attestés par le monument qui lui fut élevé, aux frais du trésor public, dans l’église de Madras[1]. »

Le jour de l’attaque du pettah de Bangalore ; Tippoo se montra dans le voisinage de l’armée anglaise, mais ne manifestant aucun projet d’attaque ; il semblait vouloir se borner à la surveiller. Lorsque celle-ci fut établie dans le Pettah, il essaya de la surprendre. Du côté par où ce quartier se joignait au fort, il n’existait ni muraille, ni haie, ni fossé. 4,000 hommes d’infanterie mysoréenne se glissant le long du chemin couvert du fort, en attaquèrent à la fois plusieurs rues. Ils furent repoussés avec une perte de 3,000 hommes, celle des Anglais ne montant qu’à 45. Après cet échec, Tippoo continua de demeurer dans les environs de Bangalore, mais cessa de se laisser voir. Les Anglais purent continuer le siège de la forteresse sans interruption, toutefois pendant

  1. Le colonel Wilkes, t. iii, p. 125.