Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/139

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long-temps sans avantage décisif. D’abord une première batterie de brèche fut établie à onze cents verges du fort, puis deux batteries d’enfilade à huit cents. La première de ces batteries ne produisant aucun effet, on en éleva une seconde seulement à quatre cent cinquante verges. En peu de temps celle-ci produisit de grands résultats ; une partie de la courtine fut renversée. Depuis quelque temps, Tippoo se donnait beaucoup de mouvement ; il semblait préparer une attaque qui forçât les assiégeants à ralentir, sinon à abandonner les travaux du siège. Le 17 mai, 15 pièces de canon ouvrirent effectivement tout-à-coup leur feu sur l’aile gauche des Anglais. Grâce à la nature du terrain, et à son habileté à en profiter, Tippoo était parvenu à exécuter cette manœuvre sans être aperçu. Les Anglais, surpris, se formèrent rapidement en bon ordre ; ils se placèrent en bataille, en avant du camp, sur lequel tirait Tippoo, ce qui les empêcha de souffrir de cette canonnade. L’artillerie mysoréenne n’en continua pas moins à tirer sur le camp anglais, où se trouvait la multitude des valets et des suivants de l’armée. Tout en montrant beaucoup de troupes, pour engager lord Cornwallis à risquer le combat, Tippoo avait pourtant caché derrière une colline un détachement considérable. Ce détachement devait attaquer le camp anglais et prendre l’armée en queue quand ce dernier se porterait en avant. Mais Cornwallis, résolu à éviter tout engagement pour continuer