Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/180

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donner quelque repos à ses hommes et à ses chevaux.

Au commencement d’août, l’armée se présenta cependant devant le petit fort de Tulkh, qui fut emporté au bout de deux jours. Elle y trouva une grande quantité de bétail et de grains. Au commencement de septembre, elle se rapprocha de Chitteldroog. Le capitaine Little et quelques officiers mahrattes en firent la reconnaissance ; quoique Purseram-Bhow n’eût pas le projet de l’attaquer, il espérait en obtenir la possession par voie de négociation, en quoi il se trompait ; non seulement le commandant était fidèle de cœur à Tippoo, mais le sultan avait pris ses précautions ; il tenait à Seringapatam, comme otage, une partie de la famille de ce dernier. Au reste, la même mesure était employée à l’égard de tous les commandants des forteresses éloignées. Chitteldroog avait alors une garnison de 10,000 hommes d’infanterie et de 10,000 chevaux. C’était la capitale d’une province de même nom, formant autrefois le gouvernement d’un rajah ; Hyder-Ali s’en était emparé en 1776, et l’avait ajoutée à sa domination. La citadelle, située au sommet d’une montagne, entourée de plusieurs enceintes de fortifications, comme le sont ordinairement ces rochers fortifiés, passait pour une des plus fortes places de toute l’Inde. La ville, située au bas de la montagne, était entourée d’un fossé profond et d’une épaisse muraille flanquée de tours de distance en distance.