Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/184

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droite appuyée à la rivière Toom ; leur gauche à un bois fort épais, distant de la rivière d’un mille environ ; leurs derrières à un bois impénétrable ; enfin, un profond ravin, au-delà duquel se trouvait un bois fort épais, protégeait leurs fronts. Le camp mysoréen n’occupait qu’un espace de six cents verges. De tous points, nous dit le capitaine Little, c’était une des positions les plus inaccessibles qu’il eût encore rencontrées. La cavalerie mahratte était incapable d’agir dans un terrain semblable ; aussi fut-ce au détachement anglais qu’échut toute l’entreprise. Ayant laissé une partie de ses troupes à la garde du camp, à la tête de 750 hommes et de dix pièces d’artillerie de campagne, Little se dirigea vers les Mysoréens. D’abord il s’engagea dans un bois qui semblait devenir de plus en plus épais à mesure que les Anglais y pénétraient davantage. À peine ont-ils gagné la lisière qu’ils sont accueillis par un feu très vif et très meurtrier de canon et de mousqueterie. Les Cipayes commencent à s’ébranler, et les Européens eux-mêmes montrent quelque hésitation. Les assaillants, ne pouvant passer le ravin que par détachements fort peu nombreux, ne peuvent attaquer à la baïonnette la masse compacte des Mysoréens ; leur feu est d’ailleurs, en raison de leur petit nombre, presque insignifiant. Le capitaine Little, comprenant la gravité de sa situation, tente alors un effort décisif. À la tête des grenadiers, il attaque l’ennemi par la droite, pendant que le reste de ses troupes se présente de front. Les Mysoréens, qui se voient tournés, lâchent