Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/185

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pied. Les Anglais, enhardis, les poursuivent, et s’emparent de leur artillerie, qui consistait en dix pièces de canon. Pendant ce temps les Mahrattes, se livrant en sécurité à leur habitude favorite, pillent à l’envi le camp abandonné. Au rapport des prisonniers, ce corps d’armée mysoréen ne montait pas à moins de 10,000 hommes. De retour au camp, après ce coup de main, les Anglais n’avaient pas été moins de dix-huit heures sous les armes, sans repos, sans nourriture, sans rafraîchissements d’aucune sorte ; quoique la nuit fût déjà venue depuis long-temps, Purseram-Bhow envoya demander au capitaine Little la permission de le voir. Ce dernier s’en défendit sur l’heure avancée. Mais dès le lendemain, au lever du soleil, le bhow était déjà dans la tente du capitaine. Il complimenta le détachement en termes très flatteurs. Il pressa le capitaine Little de prendre autant de canons qu’il en voudrait parmi ceux récemment conquis et de les attacher à son détachement. Il lui répéta plusieurs fois « qu’aucune troupe ne savait mieux s’en servir, ni mieux s’en passer[1]. »

L’armée mahratte put dès lors se livrer aux travaux du siège de Sinoga sans crainte d’être interrompue. Le 2 janvier 1792, une batterie de cinq pièces de canon commença son feu. Le jour suivant la brèche fut praticable ; la garnison se rendit à la condition que les propriétés particulières seraient

  1. Lieutenant Moor, p. 160.