Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lien d’amitié. Leur étonnement, leur surprise, ne connaissent plus de bornes lorsqu’ils voient lord Cornwallis se disposer à marcher en tête de la colonne du centre. Ils ne sauraient se persuader qu’un aussi grand personnage aille combattre, suivant leur expression, comme un simple soldat.

Les trois colonnes s’étaient mises en mouvement. Un clair de lune magnifique éclairait leur marche et leur aurait été funeste si l’ennemi eût été sur ses gardes ; grâce à sa sécurité, il leur fut possible de parcourir sans être vues la distance qui les séparait des lignes mysoréennes. Toutes trois arrivèrent à peu près en même temps, c’est-à-dire entre dix et onze heures, aux différents points d’attaque. La colonne du centre rencontra la première un des postes mysoréens. Les cavaliers qui le composaient s’enfuient en toute hâte pour donner l’alarme ; les fantassins font quelque résistance et engagent le feu. La colonne de gauche rencontrait l’ennemi au même moment ; alors on voit les lignes de Tippoo étinceler, flamboyer tout-à-coup sur toute leur étendue. La haie rempart, qui couvre le front des Mysoréens, n’arrête pas la colonne du centre ; elle la franchit sans hésiter, et se trouve dans l’intérieur de leurs lignes. Les cavaliers, accourus pour donner l’alarme, en raison de la difficulté du chemin, l’avaient à peine devancée de quelques secondes. Ayant rencontré plus de difficultés, s’étant d’ailleurs trompée de route, la colonne de droite n’arriva à la haie-rempart qu’une demi-heure après les autres. L’enga-