Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/199

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chargé de leur garde. La cavalerie et une brigade d’infanterie, destinées à former une réserve, se rangèrent en bataille sur le front du camp. Ces troupes devaient se tenir toutes prêtes à se porter là où l’occasion les appellerait, livrées, en attendant ; à mille inquiétudes sur le sort de l’armée, qu’elles regrettent de ne pas partager. Bientôt les trois colonnes se tinrent prêtes à marcher.

Tippoo ne s’attendait nullement à être attaqué. L’armée de Bombay était en marche pour rejoindre lord Cornwallis ; il le savait, et ne croyait pas que ce dernier tentât quelque entreprise considérable avant cette jonction. D’ailleurs il avait pleine confiance dans la force d’une position fortifiée par lui-même avec tant de soin. Les alliés des Anglais, à la vue de ces préparatifs d’attaque, ne sont pas moins surpris. Lord Cornwallis avait fait un secret de son projet ; il craignait quelque désertion dans les rangs du nizam et de Purseram-Bhow ; aussi ceux-ci laissent-ils percer tout leur étonnement. Leur première pensée est qu’il s’agit d’une retraite dont ils ne sont point, et qu’ils sont abandonnés, sacrifiés. Convaincus enfin que c’est d’une attaque qu’il est question, leur effroi redouble : comparant le petit nombre des Anglais à celui des Mysoréens, ils ne doutent pas que cette entreprise ne devienne funeste et à eux-mêmes et à ceux qui vont la tenter. Un grand nombre d’entre eux se hâtent d’aller dire un adieu qu’ils supposent le dernier aux soldats anglais avec lesquels ils ont quelque