Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/232

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naissance assez médiocre de la nature des intérêts politiques de l’Inde. Quand il commença à s’en occuper, c’était à un âge où l’esprit n’accueille qu’avec difficulté les idées nouvelles. En arrivant dans l’Inde, il ne fut préoccupé que d’une seule chose : nous voulons dire du soin de réaliser dans l’Inde tout un ensemble d’idées et de mesures politiques et administratives conçues en Europe, empruntées à l’état social et politique de l’Europe. Il ne sut pas comprendre le monde tout nouveau où il allait entrer, la civilisation toute différente où il était appelé à agir. Ses talents militaires étaient encore moins, s’il se peut, d’un ordre supérieur. Après la bataille d’Arickerie, la situation de l’armée anglaise fut désastreuse ; elle courait le risque d’être anéantie, si l’organisation des troupes de Tippoo n’eût été inférieure à celle des troupes européennes. Après cette victoire, l’armée se trouva dans la nécessité de battre en retraite ; elle ne dut son salut qu’à plusieurs circonstances heureuses. Que fût-il donc advenu d’elle dans le cas où cette bataille aurait été perdue ? Et pourtant il n’existait aucune nécessité de la livrer. L’attaque des lignes de Tippoo fut conduite avec un ensemble et une détermination admirable ; la bravoure personnelle du général y brilla d’un nouvel éclat. La conception du plan n’en doit pas moins être blâmée : trois attaques simultanées faites sérieusement, et une arrière-garde laissée à six milles en arrière, sont de grandes fautes. Quant aux grandes mesures d’or-