Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/246

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cusation. Warren Hastings fit une humble allocution à la cour ; il suppliait Leurs Seigneuries de l’entendre un jour à leur barre, avant la fin de la session. Le jour suivant, une motion fut faite à la chambre des Pairs que la session fût prolongée jusqu’au prononcé du jugement. Warren Hastings ne demandait qu’un délai de quatorze jours pour présenter toute sa défense. Cette proposition parut insidieuse à la chambre. Comment, disait lord Grenville, M. Hastings peut-il calculer le nombre de questions et l’étendue des réponses qu’amènera la défense ? La motion fut rejetée. Le 2 juin, Hastings prit alors la parole pour présenter lui-même une sorte de résumé de sa défense, qui déjà avait été exposée en détail. Il commença par déclarer que, si les pairs voulaient en venir à une décision, il consentait volontiers à abandonner toute défense ; il passa de là aux principales mesures de son gouvernement, à celles qui avaient amené sa mise en accusation. L’extermination des Rohillas, l’expulsion de Cheyte-Sing, la confiscation des terres et des trésors des begums, enfin la réception des présents, il les expliqua, les commenta, en démontra la nécessité par celle de se procurer de l’argent. En ce temps-là, disait-il, nos coffres ne contenaient pas dix guinées ; l’argent n’était pas une question d’avidité, mais une question de vie ou de mort pour la Compagnie. Or, ces mesures si amèrement, si injustement blâmees avaient sauvé la Compagnie et préparé un avenir immense pour l’Angleterre. »