Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/259

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que jamais. Irrité par les obstacles, Burke se montra de plus en plus emporté, sarcastique, acerbe dans son langage ; il voulut pousser les interrogatoires par trop loin ; il posa des questions si frivoles, qu’elles en devinrent ridicules. Tout empire sur lui-même lui avait évidemment échappé. La passion avait rompu l’équilibre de ses grandes facultés. Il ne pouvait dissimuler une sorte de fureur, de mauvais goût, en voyant s’échapper ce qui était devenu comme le seul but de sa vie, la condamnation de Hastings ; on voit comment cette disposition d’esprit devrait être favorables son adversaire.

Les débats furent clos le 6 mai 1794. Dans ces derniers temps les témoignages fournis par l’accusation elle-même avaient tourné à l’avantage de la défense ; les défenseurs de l’accusé eurent soin de le faire remarquer. Les débats postérieurs à la réplique à la défense furent résumés par les commissaires. M. Grey résuma tout ce qui avait été dit sur les affaires de Benarès, Sheridan sur celles des princesses, Fox sur la réception des présents, M. Taylor sur les privilèges accordés contre les règlements. Burke résuma l’accusation tout entière ; son discours dura neuf jours, occupa neuf séances de la cour des pairs ; il finit le 16 juin. Le lendemain, Pitt fit dans la chambre des Communes la proposition d’un vote de remerciement pour les commissaires. Secondée par M. Dundas la motion passa à une majorité de cinquante voix contre vingt et une. L’orateur, s’adressant aux