Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/277

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guerre, il anéantit dans une grande bataille l’armée de ce dernier ; au lieu de le renverser du trône, il se borna toutefois à régler à son profil l’affaire en question, et lui laissa toutes ces possessions. Mais les dispositions d’esprit de Dowlut-Row ne pouvaient manquer d’être tout autres ; élevé au milieu d’Européens, de Mahométans, de Rajpoots, il était difficile qu’il continuât de sentir et de penser en Mahratte. Il était plutôt disposé à se considérer en principal souverain de l’Inde, qu’en simple membre de la vieille confédération des douze frères. Peut-être l’ancien esprit national vivait-il encore chez quelques uns des grands officiers qui l’entouraient ; ce n’était plus assez pour contrebalancer l’influence des Rajpoots et des Afghans qui dominaient dans son armée, dont les chefs étaient ses favoris, ses conseillers.

La famille de Holkar sortait d’une tribu de bergers. Mulhar-Row-Holkar en fut le fondateur. Né xiie siècle, il perdit son père n’ayant encore que quatre ou cinq ans. Son enfance s’écoula à garder les moutons ; mais un jour qu’il exerçait cette occupation vulgaire, on vit un serpent qui, pendant le sommeil du jeune Mulhar-Row, le garantissait des rayons du soleil en interposant sa tête entre l’astre et le visage de l’enfant. À la vérité cette anecdote, ou quelque autre semblable, ne manque guère de se retrouver dans l’histoire de tous les personnages qui deviennent célèbres dans l’Inde. La fortune du jeune pâtre parut dès lors assurée à ses parents,