Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/279

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irrécusable qu’il jouissait déjà d’une grande importance. Plus tard il ne cessa d’ajouter de jour en jour à l’étendue de sa domination. Le Deccan et l’Indostan eurent plus d’une fois à souffrir de ses excursions ; la faiblesse de l’empire mogol lui avait inspiré de bonne heure le dessein d’établir d’une façon permanente sa domination sur l’Indostan ; il poursuivit ce dessein, ou seul, ou de concert avec d’autres. Ainsi, on le voit traverser incessamment par de nombreuses expéditions le territoire qui s’étend depuis la province de Oude jusqu’à l’Indus, et depuis les montagnes de Rajpootana jusqu’à celles de Kinmaon. Pendant ce temps, de nouvelles acquisitions, des donations plutôt forcées que volontaires, soit du peschwah, soit du nizam, venaient incessamment accroître ses possessions. Il mourut à soixante-seize ans, en 1766, après avoir joui pendant plus de quarante années d’une haute fortune et d’une vaste renommée. Ses restes furent enterrés à un endroit qui fut appelé, en raison de son nom ; Mulhargunga. Inférieur, comme homme d’État, à Madajee-Scindiah, il l’égalait, le surpassait même comme guerrier. Les Mahrattes se plurent pendant long-temps à citer l’énergie de son courage et la simplicité de ses manières. D’ailleurs ses talents n’étaient pas seulement ceux d’un soldat ; son administration était ferme et éclairée ; il sut se concilier le respect et l’affection des princes rajpoots de Malwa par sa modération dans l’exercice du pouvoir. Ne tenant point à l’argent, il le ré-