Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/335

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vous envoie par la même occasion une lettre pour notre ami Tippoo-Sultan ; obligez-moi de la faire parvenir dans son pays. » Voici cette lettre :


« À Tippoo-Saëb, Bonaparte, membre de l’Institut national, général en chef.

« On vous a déjà instruit que j’étais arrivé sur les bords de la mer Rouge à la tête d’une armée innombrable et invincible, plein du désir de vous affranchir du joug de fer de l’Angleterre. Je saisis avec empressement cette occasion de vous faire connaître le désir où je suis d’apprendre de vous-même, par la voie de Mascat et de Moka, votre situation politique. Je désirerais même que vous pussiez envoyer à Suez ou au Caire une personne intelligente et revêtue de votre confiance qui pût s’aboucher avec moi. Que le Tout-Puissant augmente Votre Grandeur et détruise vos ennemis ! »


Le ministère anglais avait bien conçu quelques soupçons sur les projets du directoire ; mais un passage aux Indes par l’Égypte lui parut d’abord chimérique ; il ne prit au premier instant que de faibles mesures pour s’y opposer. Un seul des directeurs de la Compagnie, M. Dundas, vit le danger qui pouvait menacer la Compagnie. Il exprima vivement ses craintes ; à la suite de ses représentations, 5,000 hommes, bien disciplinés, accoutumés aux climats chauds, furent tirés de Gibraltar, du Portugal, du cap de Bonne-Espérance,